Une mélodie, un mot, un geste, une histoire portent Bruno Planade au moment de créer. En cela, il voit la peinture comme un accès à d’autres formes d’expression : la musique, la danse ou encore l’écriture. Peindre, restant pour lui, l’attitude la plus évidente pour restituer un état. Peu importe le support, l’artiste sort des standards conventionnels de l’acrylique sur toile et explore d’autres surfaces ayant une fonction première : la toile de jute d’un sac de pomme de terre, le cuir d’une basket ou le bois d’un skateboard. Le support devient alors un prétexte, le moyen d’encapsuler un moment de peinture.
Pas de travail préparatoire, mais une capacité à se connecter à un état de corps et d’esprit, à ses envies, en se soustrayant au temps pour se concentrer sur son ressenti ; c’est lui qui déclenche l’acte de peindre de façon spontanée et instinctive. Celui-ci peut néanmoins être provoqué par une phase d’échauffement qui permet de faire remonter des sensations et de s’installer dans un instant d’éveil prégnant.
Le choix des outils sort de la norme traditionnelle d’une peinture au pinceau, et répond à la recherche d’une forme de vitalité, de réactivité de celui-ci sous la pression du plasticien. Il détourne ainsi des outils tels qu’un balai mousse ou une spatule de maçon en plastique afin d’atteindre son intention première : matérialiser un instant T d’un mouvement. Il inscrit donc ce dernier dans l’empâtement de la peinture, témoin du passage d’un geste chargé d’une émotion. Bruno Planade ne sait pas à quoi ressemble le mouvement à l’inverse d’un objet à figurer. Il tente alors de rendre visible l’invisible, non en représentant de manière figurative, mais en révélant l’impact d’une activité sur une surface par l’usage d’une touche épaisse, du grattage de la matière ou encore de la giclure. Il en résulte une peinture abstraite et colorée témoignant d’une énergie et d’une vitalité propre à la fugacité du mouvement. Le peintre dévoile un motif travaillé en all over, montrant ainsi, que le mouvement existait avant et se poursuit après son passage sur la surface. Explorer le changement de position d’un corps ou d’un courant d’air dans l’espace, revient à étudier le vivant, plus encore à le pointer du doigt pour dire son importance. En appliquant la matière picturale sur des supports tels que des voiles d’ombrage, des chaussures ou du mobilier urbain, Bruno Planade cherche à créer un univers immersif coloré. L’artiste affectionne particulièrement la couleur, car il constate de l’impact de celle-ci sur les gens : elle met en joie.
Tapisser le ciel, recouvrir toutes les surfaces qui nous entourent lui permettrait de répondre à son envie ultime : créer un espace vibratoire total. Dans cette idée, il explore les nouvelles technologies et notamment la réalité virtuelle.
Le plasticien joue et se joue des codes au profit d’une expression libérée de toutes limites, d’un art repositionné dans notre quotidien, à la portée de tous.
A melody, a word, a gesture, a story carry Bruno Planade at the moment of creation. In this, he sees painting as an access to other forms of expression: music, dance or writing. Painting, remaining for him, the most obvious attitude to restore a state. Whatever the support, the artist leaves the conventional standards of acrylic on canvas and explores other surfaces with a primary function: the burlap of a potato sack, the leather of a basketball or the wood of a skateboard. The support then becomes a pretext, the means to encapsulate a moment of painting.
No preparatory work, but an ability to connect to a state of body and mind, to one’s desires, by removing oneself from time to concentrate on one’s feelings; it is he who triggers the act of painting in a spontaneous and instinctive way. This can nevertheless be provoked by a warm-up phase that allows sensations to come up and to settle into a moment of heightened awareness.
The choice of tools goes beyond the traditional norm of painting with a brush, and responds to the search for a form of vitality, of reactivity of the brush under the pressure of the artist. He thus diverts tools such as a foam broom or a plastic mason’s spatula in order to reach his first intention: to materialize a moment T of a movement. He thus inscribes the latter in the impasto of the paint, witnessing the passage of a gesture charged with an emotion. Bruno Planade does not know what movement looks like, unlike an object to be represented. He tries to make the invisible visible, not by representing figuratively, but by revealing the impact of an activity on a surface through the use of a thick brushstroke, the scratching of the material or the squirting. The result is an abstract and colored painting that shows an energy and a vitality proper to the transience of movement. The painter unveils a motif worked in all over, showing that the movement existed before and continues after its passage on the surface. Exploring the change of position of a body or a current of air in space, comes back to study the living, more to point it out to say its importance.
By applying the pictorial material on supports such as shade sails, shoes or urban furniture, Bruno Planade seeks to create a colorful immersive universe. The artist is particularly fond of color, because he sees its impact on people: it brings joy.
To cover the sky, to cover all the surfaces which surround us would enable him to answer his ultimate desire: to create a total vibratory space. In this idea, he explores the new technologies and in particular the virtual reality.
The visual artist plays and plays with codes to the benefit of an expression freed from all limits, of an art repositioned in our daily life, within the reach of all.